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Genealexis

Histoires d'hier et d'aujourd'hui...

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Histoire de Wargnies-le-Grand

Il y a deux villages de Wargnies dans l'arrondissement d'Avesnes: Wargnies-le-Grand et Wargnies-le-Petit. Wargnies-le-Grand, qui est le plus ancien et le plus connu, faisait partie des domaines de l'abbaye de Saint-Amand au IXe siècle. Les titres de ce monastère le mentionnent sous le nom de Wariniacum et parfois de Guariniacum. Wargnies, Warignies est le Waringhem des Allemands, et doit s'entendre par demeure de Warin ou de Guarin.

Le village a été connu sous plusieurs noms au cours de son histoire.

  • 899: Warniacus sur le cartulaire de l’Abbaye de Saint-Amand
  • 921: Wariniacum sur le cartulaire de l’Abbaye de Saint-Amand
  • 1107: Guariniciacum sur le cartulaire de l’Abbaye de Saint-Amand
  • 1186: Wariniacumsur le cartulaire de l’Abbaye de Saint-Amand
  • 1210: Gariniacum sur le cartulaire de l’Abbaye de Saint-Amand
  • 1246: Warigniacum sur le cartulaire de l’Abbaye de Saint-Amand
  • 1285: Waregni sur le premier cartulaire du Hainaut.
  • 1269: Warigny sur le cartulaire de la terre de Guise.
  • 1302: Waregny sur le second cartulaire du Hainaut.
  • 1349: Grand Waregni sur le pouillé de Cambrai. Un pouille est le dénombrement de tous les bénéfices d'un diocèse ou d'une abbaye.
entrée du village de Wargnies-le-Grand sur une carte postale ancienne

L'entrée du village (1909)

XIIIeme siècle, la "grande aumône"

Il s'agit d'une curieuse tradition remontant à la fin du XIIIe siècle. A cette époque, un seigneur qui possédait les terres de Wargnies-Le-Grand, parvint à retenir auprès de lui de nombreux serviteurs alors que les habitants, terrifiés par les ravages d'une épidémie, s'enfuyaient. En reconnaissance, il leur donna ses terres. Celles-ci furent ensuite louées et l'argent de la location distribuée à tous les habitants, riches ou pauvres. Cette tradition est perpetuée, sous le nom de "Grande Aumône".

En 1942, le journal "La Croix" raconte que le percepteur donna cette année là, les arrérages des trois dernières années, maintenant une tradition vieille de 7 siècles.

Wargnies brule (1340)

En pleine Guerre de Cent Ans, Jean II (Duc de Normandie puis Roi de France) brûle le village après avoir fait une tentative infructueuse sur Le Quesnoy.

Jean II, roi de France

Jean II, Duc de Normandie
puis Roi de France

L'allemand (1842)

Voici ce que l'on peut lire dans le journal "La Presse" du 29 décembre 1842, j'ai respecté l'orthographe d'origine.

"Il y a peu de temps un étranger, qu'on croit Allemand, de figure hetéroclite, et d'une force herculéenne, se présente dans un jolie maison de campagne du grand-wargnies, élevée nouvellement sur la grand'oute de Valenciennes à Bavai, et y demande l'aumône; la servante le lui refuse. Il insiste ensuite pour avoir à manger; la fille pense à se défaire de cet hôte incommode,et, pendant qu'elle en cherche les moyens, elle voit qu'il décroche sans façon une montre à la cheminée de la chambre où il s'était introduit, la domestique imagine alors d'enfermer l'étranger dans cette pièce et de crier : Au secours ! Le maitre arrive, et comme la pièce ou se trouvait le voleur se trouvé enfermé avait une fenêtre ouverte, il appelle ses valets, leur crie de prendre des fusils et les poste à l'embrassûre de la fenêtre. A chaque mouvement que le voleur faisait dans la chambre pour approcher de la fenêtre, on le couchait en joue, et cela dura longtemps, car il fallait attendre l'arrivée de l'autorité locale. Pendant ce temps, le voleur était ajusté chaque fois qu'il remuait un pied ou un bras. Quand la force locale fut venue, il se trouva que les fusils n'étaient pas chargés."

La nouvelle église (1885)

A la fin du XIXe siècle, la vieille église du XIII qui avait perdu son clocher en 1862 est dans un état si lamentable que l'on doit envisager d'en construire une nouvelle. Louis Dervaux, maire de la commune, concrétise le projet. Les travaux de construction durent huit ans. On aménage une terrasse où se dressent des colonnes à chapiteaux datant du XIIIe siècle et provenant, comme les pierres tombales du XIVe siècle, de l'ancien édifice,

l'église de Wargnies-le-Grand sur une carte postale ancienne

L'église du village

Violée par des soldats (1863)

Le journal "Le Temps" du 9 avril 1863 donne les détails suivants, sur un crime dont je vous ai déjà parlé sur mon blog:

Dimanche, vers six heures du soir, une belle jeune fille de Wargnies-Le-Grand, se rendait à Villers-Pol. Parvenue à un endroit où le chemin est un peu encaissé, elle fut accostée par deux militaires qui la suivaient depuis quelque temps. L'un deux lui demanda le chemin du Quesnoy, puis passant le bras autour du cou de la jeune femme comme pour l'embrasser, il lui dit: "ce n'est pas notre chemin que nous cherchons, c'est ta vie, si tu consens à ce que nous voulons." A ces mots, il lui posa sa baïonnette sur la gorge; mais Eléonore parvint à se dégager et à se sauver à travers champs.

Poursuivie par les deux soldats et bientôt atteinte, elle fut renversée aux pieds de ces misérables qui, en s'aidant mutuellement, consommèrent le plus lâche des attentats. Peu après, l'un d'eux dit à son camarade : "Nous sommes perdus; elle va nous dénoncer, il faut la tuer." Alors la pauvre fille, se jetant à leurs genoux, les supplia de lui laisser au moins la vie, leur dépeignant la malheureuse position dans laquelle sa mort laisserait son père, garde particulier, resté veuf avec cinq enfants dont elle est l'ainée et auxquels elle servait de mère. "Mon Dieu! leur dit elle, je vous promets de ne jamais rien dire; je prétendrai, au contraire, qu'attachée par des malfaiteurs, j'en ai été délivrée par vous. Si vous voulez, entrons dans un cabaret non loin d'ici, où mon père m'attend, on ne soupçonnera rien." Cette promesse convainquit les militaires, qui entrèrent bientôt avec Eléonore dans le cabaret tenu par le sieur Lambour. En voyant sa chevelure en désordre, sa figure bouleversée, ses vêtements teints de sang, en lui voyant quatre dents cassées et une blessure au coup, on l'interrogea, on la pressa, et alors elle du raconter, en fondant en larmes, le crime odieux dont elle venait d'être victime.

On la connaissait pour une fille très sage; aussi, l'on n'eut pas de peine à ajouter foi à son récit. indigné, on voulait se saisir des soldats, mais la main sur leurs baïonnettes, ils firent mine de s'en servir, et on les laissa sortir. Comme on les suivait à distance, on les vit s'arrêter dans un cabaret d'Orsinval. Heureusement se trouvait là l'instituteur de la commune, homme énergique, qui se jeta sur un des soldats pendant que d'autres s'emparaient de son complice; on les conduisit au Quesnoy, où ils ont été déposé en lieu sûr, et où ils sont encore. Mardi Matin, le procureur impérial et le juge d'instruction d'Avesnes se rendirent à Villers-Pol, assistés d'un médecin, et se livrèrent à une information qui dura deux jours. Les accusés furent confrontés avec la jeune fille, qui les reconnut aussitôt. Deux bergers ont affirmé avoir vu deux soldats poursuivre une femme dimanche soir. Le médecin a confirmé le viol; les vêtements, la baïonnette d'un des soldats à été examinés, et on y a, dit-on, constaté des traces de sang. Ces militaires n'en persistent pas moins à nier.

L'écho du nord rapporte que dans sa séance de jeudi, 14 mai, le premier conseil de guerre de la 3e division militaire, présidé par M. de Verneville, lieutenant-colonel du 10e dragons, s'est occupé de l'affaire des nommés Brun et Marchand, fusiliers au 35e, accusés d'attentat sur la personne d'une jeune fille de Wargnies-le-grand, près du Quesnoy. Les débats ont eu leu à huis clos, sur les réquisitions de M. le capitaine Torramorell, substitut de M. de commissaire impérial.

Brun et Marchand, reconnus coupables ont été condamnés tout deux aux travaux forcés à perpétuité, par application de l'article 333 du code pénal ordinaire.

Un bureau de poste en projet (1879)

Le 26 avril 1879, le conseil général décide la mise en place d'un bureau de poste aussitôt la mise en exploitation de la nouvelle ligne de chemin de fer de Valenciennes à Douzies, une gare devant être placée à Wargnies-Le-Grand. Il s'agit d'un souhait du Baron de l'Epine. Cependant, comme à notre époque, il y a des priorités, et le dossier "une poste à Wargnies" reste sous la pile pendant de nombreuses années. J'ai étudié les Rapports et Délibérations du Conseil Général du Nord, en 1885, la poste de Wargnies-Le-Grand n'est toujours pas dans les priorités du département. En 1887, il doit d'abord être donné satisfaction aux demandes faites par les communes plus importantes. Le Baron de l'Epine, qui "suit le dossier", explique pourtant que Wargnies-Le-Grand possède un centre industriel important, notamment une distillerie (voir photo ci-après). En avril 1893, le Conseil Général indique que la demande n'a pas été perdue de vue, mais elle ne fait toujours pas partie des priorités du département...

la sucrerie et la distillerie de Wargnies-le-Grand sur une carte postale ancienne

La distillerie

Elle tue son mari avec une serpe (1880)

"Le Petit Nord" du 25 septembre 1880 donne les détails suivants sur un crime commis à Wargnies-le-grand:

Le lundi 20 courant, Catherine Duhaut, femme Delvalée, est allée, vers cinq heures du matin déclarer au maire que, pendant la nuit, elle avait été l'objet de violences de la part de son mari. Cette femme avait la figure, les mains et les habits couverts de sang. Le maire et le garde champêtre se sont aussitôt transportés au domicile des époux Delvallée, et là ils ont été les témoins d'un spéctacle affreux. Le corps de Philippe Delvallée était étendu sur le lit, couvert de sang et de blessures et ne donnant plus aucun signe de vie. Il a été constaté par le médecin qu'il avait à la tête et au coup sept ou huit blessures faites à l'aide d'un instrument tranchant que le crâne était perforé en plusieurs endroits, et que les mains étaient couvertes d'entailles qui avaient été faites avec le même instrument.

Le parquet d'Avesnes est descendu vers midi, et la femme Delvalée a été mise en état d'arrestation, quoiqu'elle nie énergiquement être l'auteur du crime. La femme delvallée a déjà commis, il y a quatorze ans, une tentative d'empoisonnement sur son mari; elle avait été arrêtée pour ce fait, et relâchée ensuite; elle s'était alors retirée en Belgique, et il y a environ quatre ans qu'elle est revenue à Wargnies le grand retrouver son mari. L'intêret a pousser cette femme à assassiner son mari. En se mariant avec Delvallée, elle possédait 25000 fr, et elle lui a reconnu 10000 fr par contrat de mariage, lequel, paraitrait-il, est fait au dernier vivant tout-tenant. C'est avec une serpe qu'elle a commis le crime; l'instrument a été saisi par la gendarmerie; il était encore rempli de cheveux.

Le maire député ? (1886)

M. Dervaux, maire du village et fabriquant de sucre est désigné comme candidat à l'éléction legislative du 21 novembre 1886.

Décès de Mme Rameau (1895)

Décès de Isabelle Moutiez, épouse de Paul Dominique Rameau, député de Seine-et-Oise, le 1 septembre 1895 alors qu'elle rendait visite à son frère demerant près de la Place du village. Elle était née à Wargnies-le-grand le 28 septembre 1838, fille de Antoine Moutiez et de Isabelle Montay.

la place de Wargnies-le-Grand sur une carte postale anciennes

La place du village

Liberation du village (1918)

Extrait du journal Le Figaro du 05/11/1918:

(...)de durs combats ont eu lieu ce matin aux environs du Quesnoy où l'ennemi a contre-attaqué en force; il a été repoussé par la division néo-zélandaise avec de grandes pertes en tués et en prisonniers. Nos troupes ont dépassé au sud et au nord cette ville fortifiée et se trouvent maintenant à plusieurs miles à l'est. Sur la gauche, des trouves anglaises ayant étroitement poursuivi l'ennemi pendant sa retraite d'hier, l'ont attaqué ce matin et l'ont chassé de ses nouvelles positions sur la ligne de l'Aunelle. A l'est de cette rivière, la division de la garde s'est emparée de Preux-au-Sart et la 24e division a pris Wargnies le petit et Wargnies-Le-Grand. La 19e division à traversé l'Aunelle à l'est de Jenlain et, plus au nord, nos troupes tiennent Sebourg et Sebourquiaux.


Extrait d'un ancien numéro du Figaro du 5 novembre 1918

Le front en 1918

Le tombeau du philanthrope (1925)

En 1925, a été élevé dans le cimetière de Wargnies le Grand le mausolée du philanthrope Delvalée.

le tombeau du philanthrope

Le Tombeau

Visite guidée

La montée Marianne à Wargnies-le-Grand sur une carte postale ancienne

La Montée Marianne

L'ancienne gare de Wargnies le Grand sur une carte postale ancienne

La Gare

La salle de culture physique de Wargnies-le-Grand sur une carte postale ancienne

La Salle de Culture Physique

La grande rue de Wargnies-le-Grand sur une carte postale ancienne

La Grande Rue
(Aujourd'hui Montée Paulus)

L'écluse de Wargnies-le-Grand sur une carte postale ancienne

L'écluse

Le dortoir de la colonie à Wargnies-le-Grand sur une carte postale ancienne

Le dortoir d'une colonie
à l'intérieur de la Salle des fêtes

L'intérieur de la Salle des fêtes de Wargnies-le-Grand sur une carte postale ancienne

La Montée Paulus

Sources et bibliographie