Il y a plusieurs hypothèse quant à l'origine du nom Ardennes. La première fait dériver Ardennes des mots gaulois Ar (le ou la) et den (sombre), Ar'den aurait alors été latinisé en Arduenna par les romains. La seconde hypothèse nous emmène dans la mythologie de nos ancêtres les gaulois en expliquant que le nom Ardennes serait lié à la "terre-mère" de nos ancêtres qu'ils appelaient Arduinna et dont l'un des sanctuaires les plus célèbres était le mont Saint-Walfroy, entre Margut et Sedan. Arduianna viendrait du gaulois arduo- qui signifie hauteur.
Les seigneurs de Grandpré furent très puissants du XIe au XIIIe siècle. Profitant de leur situation aux confins des terres d'Empire, ils jouèrent un rôle assez trouble, alternant les renversements d'alliance pour asseoir leur puissance, mais ils furent rapidement ruinés par les croisades. De ce fait, le village qui s'étendait au pied du château ne connut pas la prospérité à laquelle il aurait pu prétendre en raison de sa situation. En raison des dommages causés en Champagne par la garnison de Grandpré, le roi Charles VII ordonna, en mai 1441, la destruction de la place.
Une nouvelle forteresse sera bati par les seigneurs de la Maison de Joyeuse dés la fin du XVe. Elle fut complétée par Claude de joyeuse en 1617: Les communs (véritable joyau architectural) et la fameuse "Porte de Justice" avec des échauguettes décoratives, encadrée par deux colonnes torsadées et surmontée de bretèches. C'est grâce à la famille de Joyeuse que le village commença son essor. On peut voir au Louvre une peinture représentant les noces du duc de Joyeuse.
Le Bal des noces du duc de Joyeuse
Le bal représenté fut donné au Louvre à l'occasion du mariage d'Anne, duc de Joyeuse et favori d'Henri III, avec Marguerite de Vaudémont le 24 septembre 1581. Tous deux sont reconnaissables dans le couple dansant au centre de la composition et désigné par Catherine de Médicis, assise sur la gauche entre Henri III, placé sous le dais royal, et la reine Louise de Lorraine.
Le 7 novembre an VIII, il y est célébré le mariage du Général Joseph-Antoine-René Joubert (commandant en chef de l'armée d'Italie) avec Melle de Montholon-Semonville. Quelques années plus tard, le 13 novembre 1834, dans la nuit, un incendie touche une grande partie du château, à la suite d'un feu allumé dans la cheminée de la salle des gardes. L'édifice est détruit excepté quelques parties, dont la Porte de la Justice et les dépendances qui l'entourent. Le château, en ruines, est revendu en 1839, à la mort du marquis de Sémonville. Il est reconstruit par ses nouveaux propriétaires sur un plan plus simple.
Le Général Joubert
À la fin de la Première Guerre mondiale, Français et Alliés bombardent sans merci l'ensemble du village ainsi que le domaine des comtes de Joyeuse où se trouvait l'envahisseur, les Uhlans. Le château, qui avait été remanié par Georges Babled à la fin du xixe siècle, a dû être entièrement reconstruit. La Porte monumentale (1618) détruite à 60 % a pu être rénovée et retrouver son aspect antérieur. Au début de la seconde guerre mondiale, l'abbé Lépine, craignant à nouveau la destruction du village, a fait promettre à ses paroissiens d'édifier une statue à la Vierge. Ce fut chose faite en 1945 lorsqu'une subvention permit d'édifier sur le site du Châtelet, à l'emplacement des ruines du château féodal au nord du village, le monument ex-voto de la Vierge du Châtelet. Ce site se trouve sur l'itinéraire du GR.
La Porte de la Justice
Comme je l'ai déjà raconté plus haut, le village de Grandpré a été durement bombardé par les alliés et les allemands pendant le premier conflit mondial. Je vous propose ci-dessous une série de cartes postales anciennes qui vous montrent l'évolution de la place du village avant le conflit, pendant le conflit, après le conflit et une fois le village reconstruit.
La place avant la guerre
La place pendant la guerre
La maison blanche à droite de l'église sur la photo précédente, servait de lazarett pendant l'occupation du village par les allemands. Lazarett était le nom donné par les allemands (et les russes) aux hôpitaux militaires et aux infirmeries de campagnes.
Le lazarett
L'impressionnante église Saint-Médard, avec sa flèche qui ne mesure pas moins de 40 m, édifiée au XIIIe siècle en contrebas du château, à l'emplacement d'un prieuré fondé vers 1160, permet de prendre la mesure des ambitions animant, à l'époque, une communauté qui a cependant rapidement périclité. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1911.
La place après la guerre...
... puis après la reconstruction
La gare
La rue Chantereine
La rue du Château
La place et la Poste
La population de Grandpré
(source: EHESS)
Nom | Début | Fin |
BALTAZART | 1775 | 1870 |
CITERNE | 1792 | 1812 |
FRICOTEAUX | 1832 | 1861 |
JOUHAUX | 1832 | 1832 |
KRAUTH | 1821 | 1861 |
MEURICE | 1870 | 1872 |