Le plus ancien plan de la ville de Lille que l'on connaisse est celui réalisé par Guichardin qui représente la ville avant les agrandissements qui seront réalisés au XVIIe siècle.
Dans "Histoire de Lille et de la Flandre wallonne", écrit en 1848, Victor DERODE résume les mutations subies par Lille de l'an 1000 à l'annexion par Louis XIV en 1667:
Les agrandissements de Lille
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"La fréquence des mutations qu'a subies la ville nous prouverait seule qu'elle était d'abord fort restreinte. En effet, en 1066, la portion de territoire que renfermaient les murailles avait à peine dix hectares; en 1145 , elle en contenait trois fois plus ; en 1243, huit fois ; en 1450, neuf fois, quoiqu'elle ne fût guère peuplée; en 1604 , elle comprenait environ 120 hectares , c'est-à-dire douze fois plus que six siècles auparavant; enfin, en 1670, elle avait vingt à vingt-cinq fois son étendue primitive.
Au XIe siècle, Lille était déjà une ville importante; elle avait une monnaie spéciale. La paroisse Saint-Pierre était alors entourée de murs et formait le Castrum. La bataille de Bouvines fut suivie de la ruine complète de notre ville : toutes les fortifications en furent détruites ; mais un demi-siècle s'était à peine écoulé , que de nouvelles murailles avaient été élevées.
En 1450, les fortifications à l'ouest de Saint-Pierre furent encore démolies ; on les avança vers le faubourg de la Barre.>
A mesure que de nouveaux terrains venaient s'adjoindre aux anciens, des embarras plus nombreux se préparaient pour l'administration. Lille contenait des maisons qui dépendaient de plusieurs pairies de la province. Des conflits de juridiction s'élevaient sans cesse à cette occasion ; et, pour les prévenir, le Magistrat acheta plus d'une de ces propriétés incommodes. En 1609, il faisait l'acquisition du fief des Coquelets, qui a donné son nom à une petite rue encore existante. Plusieurs noms des rues de Lille tirent de là leur origine : telles que les rues d'Antoing , d'Houdain, Maillard, etc.
En 1621 et les années suivantes, on avança le corps de défense à partir de la Basse-Deûle jusqu'à la porte de Fives , et l'on compléta le système de défense."
En 1667, Turenne et Louis XIV viennent mettre le siège devant Lille où Vauban dirige pour la première fois les opérations. Le 11 août, il fait creuser 20 km de lignes fortifiées autour de la ville. Une semaine plus tard, dans la nuit du 18 au 19, les troupes françaises attaquent les défenses espagnoles entre la Porte de Fives et la Porte des Malades qui deviendra plus tard la Porte Louis XIV. Malgrès une défense héroïque des milices bourgeoises et des soldats epagnols, la ville capitule le 28 août 1667.
Après la prise de la ville par le roi Louis XIV, on décide d'agrandir la ville vers le nord, intégrant ainsi les faubourgs Saint-Pierre et Saint-André. Un nouveau quartier s'étendant de l'ancienne enceinte à la citadelle fait alors son apparition. La Vieille Bourse illustre parfaitement le style apporté par Louis XIV à la ville de Lille.
Au début du XIXe siècle, Lille est connue pour être une ville malsaine, humide et malpropre. Parmis les rues les plus atteintes par l'épidémie de Choléra de 1829 se trouve les rues de Tournai, du Bourdeau et Mahieu. Il faut savoir que ce quartier a été, proportionnellement à sa pollution beaucoup plus éprouvé que le quartier Saint Sauveur.
La rue de Tournai
En 1833, une épidémie de Choléra à Lille provoque 18% du total des décès de l'année. Le choléra est une infection intestinale aiguë due à une bactérie (vibrio cholerae) qui se transmet par voie directe fécale-orale ou par l’ingestion d’eau et d’aliments contaminés.
Le 17 mars 1848, 2 barricades sont mises en place à l'angle de la rue Sans-pavé et de la rue du Vieux Faubourg avec des tombereaux renversés. Selon le dictionnaire "Le Littré", Un tombereau est une charrette entourée de planches servant à porter du sable, des pierres et autres marchandises. Sa particularité est que la caisse peut basculer vers l'arrière pour vider le chargement. De là vient le nom, du verbe tomber, au sens ancien de basculer. Par extension, c'est aussi le nom que l'on donne à une voiture lourde et grossière.
Au milieu du XIX, Lille compte près de 26000 ouvriers dont certains habitent dans des logements que l'on appelle "Caves de Lille" . Voici comment Victor Hugo, alors député, les décrit après son voyage à Lille de février 1851 durant lequel il visite les caves situées notamment rue du Vieux Faubourg:
Voici ce que c'est que les caves de Lille: elles n'ont en général aucune communication avec les maisons qui sont baties dessus ; on y descent par des escaliers de 7 ou 8 marches, ces caves ne reçoivent d'air et de jour qua par la porte ou la trappe qui ferme l'escalier ; quelques une pourtant ont une lucarne vitrée que le passant aperçoit de la rue sous ses pieds comme au fond d'un trou.
Une maison en démolition Rue du Vieux Faubourg (fin du XIXe)
(source: Bibliothèque Municipale de Lille)
Une autre maison en démolition Rue du Vieux Faubourg (fin du XIXe)
(source: Bibliothèque Municipale de Lille)
Si le sujet vous intéresse, je vous conseille la lecture de l'ouvrage écrit par Jean-Denis Clabaut et publié aux éditions Septentrion: "Les caves médiévales de Lille". Vous y découvrirez l'histoire des caves situées par exemple Rue de la Grande Chaussée, Rue des chats Bossus ou encore Rue Esquermoise.
La gare du Nord (Paris) étant devenue trop petite, sa façade en pierre est démontée et remontée à Lille en 1860 où elle a été augmentée d'un étage et accompagnée d'une horloge. Le résultat est la façade actuelle de la gare de Lille-Flandres. Vingt ans après, Sidney Dunnett entreprend la reconstruction de la gare de Léonce Reynaud avec une halle à ferme unique, conçue suivant le même principe que la galerie des Machines de l'Exposition universelle de 1889. La gare du Nord avait été inaugurée le 14 juillet 1846.
La gare de Lille
La ville de Lille est libérée le 17 octobre 1918 par les troupes britanniques du général William Birdwood qui reçoit le titre de citoyen d’honneur de la ville le 28 octobre. Les britanniques sont accueillis par une foule lilloise en liesse comme en témoigne cet article du Figaro daté du 18 octobre 1918 (source: BNF):
La Libération de Lille
La rue du bois Saint-Sauveur doit son nom à un bois qui était situé à l'emplacement de son tracé.
La rue de poids ne fût pavée qu'en l'an 1313. les 2 tiers de la facture furent réglé par la ville, le reste ayant été à la charge des habitants. C'est dans cette rue qu'est né Charles Augustin FIEVET, mon arrière-arrière-grand-père, le 3 décembre 1882. Il est né dans la maison de ses parents Charles Jules FIEVET (1854-1940) et Marie Roseline LOHIEZ (1863-1894). Cette rue a disparu suite aux travaux d'assainissement du quartier Saint-Sauveur en 1964.
La rue du bourdeau est une ancienne rue de Lille qui a aussi porté les noms de rue de la chaude-fosse et rue de la grande fosse. Sur certains plans, elle porte le nom de rue des testus ou rue des pucelles. Bonbardée pendant la première guerre mondiale, elle a été remaniée et a été remplacée par l'avenue Charles Saint-Venant. Si on en croit son acte de mariage, c'est dans cette rue que vivait Jean-Baptiste Théodore BONNIER, mon ancêtre de la 8 génération, en 1830. Il était le fils de Pierre Aimable BONNIER et Marie Austreberte ENNUYEZ.
La rue du bourdeau
La rue de la monnaie, autrefois rue Saint-Pierre, doit son nom à l'Hôtel de la monnaie qui y fût établit par Louis XIV et qui fût supprimé au début du XIX. Pendant la Premier Empire, la rue prit le nom de Napoléon. Pierre Aimable BONNIER (celui dont je vous ai parlé ci-dessus) est décédé au numéro 36 de cette rue le 19 septembre 1828. Déclaré comme rentier, il était le fils de Pierre BONNIER et de Marie Anne DESPATURES.
La rue de la monnaie
La rue du Croquet, située a quelques pas de l'église Saint-Sauveur, fait partie des rues qui ont le plus souffert pendant le siège de 1792. Elle tirerait son nom d'une espèce de pain d'épice nommé croquet et dont le fabriquant y aurait établit son domicile.
Extrait d'un plan de 1820
La rue Sainte-Catherine doit son nom à l'église vers laquelle elle aboutit. Au fil des années elle a aussi porté les noms de Rue des Américains en 1793, Rue Joséphine sous l'Empire. En 1828, la partie de cette rue qui longeait le cimétière et qui s'étendait de l'église à la rue des Fossés-Neufs portait le nom de Rue du cimetière Sainte-Catherine.
(source: Bibliothèque municipale de Lille)
La rue du Barbier Maes doit son nom à un héro de la resistance des Lillois pendant le siège des autrichiens en 1792. La légende raconte qu'il s’empara d'un éclat d’obus et en fit un plat à barbe pour raser 22 lillois malgré la canonnade.
Poissonceaux signifie petits-poissons. Lors de la revolution française, cette rue reçu le nom de Vandamme. Elle a été élargie une première fois en 1737 et une seconde fois en 1768.
La Grand-Place de Lille vers 1972
(source: archive.org)
Si vous jetez un coup d'oeil à mes recherches généalogiques (en cliquant sur "Ma Généalogie" en haut de la page), vous trouverez à Lille mes données concernant les patronymes suivants: AMAND, BONNIER, CHARTIER, COURBET, DELAUX, DELEAU, DELEZENNE, DEMAREZ, DESPATUREL, DUPUIS, ENNUYEZ, FIEVET, FONTAINE, FUCK, HENNO, LELEU, LOHIEZ, MICHEZ, MOREAU, RICHOMME et ROUSSEAUX.