Le camp de prisonnier de Chemnitz était situé en Saxe, entre Dresde et Zwickau, au Sud-est de Leipzig. Chemnitz est le siège d'une ancienne abbaye bénédictine. Elle fut ville impériale avant de passer à la Maison de Vessin en 1308. En 1539, elle adhère à la réforme. L'industrie textile fait de Chemnitz une ville puissante pendant toute la durée du Moyen Âge. Ruinée pendant la guerre de 30 ans, elle retrouve son importance au XIX siècle.
C'est dans ce camp que furent prisonniers mon arrière-arrière-grand-père Louis GRAIN et son frère Léon Albert GRAIN (natifs de Villers-Guislain près de Cambrai) après avoir été faits prisonniers à Maubeuge en septembre 1914.
Carte des camps de prisonniers pendant
la Première Guerre Mondiale
Dans les camps de prisonniers, le poteau était une punition où le prisonnier était ficelé par les chevilles, par la ceinture, les mains liées derrière le dos, à un poteau placé le plus souvent en dehors des baraquements, face au soleil, et, s'il neige, face à la direction de la neige.
En avril 1916, les délégués du Comité International de la Croix-Rouge, dans leur rapport sur leurs visites dans les camps allemands, décrivent dans les termes suivants la peine du peloton avec fardeau, qui, a Chemnitz, a remplacé le poteau: "Le prisonnier est emmené sur le terrain d'excécution chargé d'un sac de 15 kilogrammmes. Un feldwebel allemand commande un quart d'heure de pas accéléré; un quart d'heure de pas de gymnastique et accéléré; un quart d'heure de pas de gymnastique et de mouvements à genou et couché un quart d'heure de gymnastique. Entre chaque quart d'heure, le prisonnier a 2 ou 3 minutes de repos. Dans certaines compagnies, un dajudant sous-officier français assiste à l'exécution de la peine."
Les maladies comme le typhus ou le choléra font très vite leur apparition dans les camps de prisonniers. Le confinement des logements, le nombre de prisonniers par baraque qui est en moyenne de 250, expliquent en partie le phénomène car l’atmosphère viciée se renouvelle très peu. Dans sa thèse "Gefangen im Großen Krieg", Uta Hinz explique qu'en février 1915, le camp de Chemnitz a été mis sous quarantaine. Un des prisonniers avait alors écrit que les seules voitures qui s’approchent du camp étaient celles qui transportaient les cercueils. Quelques mois plus tard, en novembre 1915, une circulaire du ministère de la guerre était envoyée dans les différents camps pour mettre en place des règles d’hygiène.