Genealexis

Histoires d'hier et d'aujourd'hui...

Aujourd’hui, je vais faire appel au gourmand qui est en vous, celui qui aime les chocolats fourrés à la menthe, les éclairs au café, les africains (une spécialité valenciennoise proche du suisse), celui qui aime les crêpes au chocolat sur lesquelles on dépose des rondelles de banane et une boule de glace à la vanille, et que l’on mange accompagné d’un verre de Kwak ou d’une tasse de chocolat chaud, en vous proposant un article sur le cresson. Je sais que l’on fait mieux comme sujet, mais grâce à moi, vous allez pouvoir briller en société quand vos amis lanceront un débat enflammé sur le cresson. (Quoi ? Vous ne faites pas ça chez vous ?)

Laissez-moi vous raconter.

Nous sommes à la fin du XVIIe siècle, dans les cuisines de Versailles, Louis XIV, le Roi Soleil, brille de toute sa splendeur. Il imprime sa marque sur les modes, sur l’art, sur le théâtre, sur les jardins, sur l’architecture et bien sûr, on festoie en grande pompe. Mais quelques problèmes de digestion obligent parfois le Roi à être plus raisonnable et à suivre les conseils de ses médecins qui lui recommandent de commencer son repas par trois ou quatre assiettées d'un "potage de santé" à base de cresson.


Le cresson

Un article paru dans la revue Rustica au milieu des années 90 rapporte que le cresson était « déjà fort apprécié des Grecs et des Romains, cette plante sauvage originaire du Moyen-Orient ne tarda pas à faire partie du repas des habitants de l’Île-de-France. Au moyen-âge, il poussait dans les fossés, au bord des ruisseaux ou dans des baquets percés, remplis de terre et mis en eau. Certains le désignaient comme une plante aux vertus médicinales. On surnommait le cresson, qui est riche en sels minéraux et en vitamines, « la santé du corps ». La consommation devenant de plus en plus importante, on passa de l’état de cueillette à celui de culture. Celle-ci fut mise au point en Allemagne.


La cueillette du cresson dans l'Eure

C’est seulement à partir de 1810 que la France s’intéressa de plus près à ces méthodes de production. Un certain M. CARDON, maraîcher originaire de Saint-Léonard, près de Senlis dans l’Oise, fit venir quelques ouvriers prussiens afin de développer la technique des cressonnières artificielles en eau courante. Bien vite, la région s’imposa pour la qualité de sa production et devint la spécialiste de cette culture. Au milieu des années 90, c’est l’Essonne qui avait pris le relais de cette tradition culturale avec 60 fosses à cresson dit « de fontaine ». Le cresson y était toujours cueilli à la main, tous les vingt-cinq jours, de mars à l’octobre, ce qui demandait beaucoup de savoir-faire et de patience. »

Et voilà, grâce à moi, vous êtes devenu un pro de l’histoire du cresson.